Le ministre conseiller aux infrastructures et au cadre de vie Jacques Ayadji n’est pas passé par quatre chemins pour répondre au parti de l’opposition ‘‘Les Démocrates’’ principalement sur le coût de la route Sèmè-Podji / Porto-Novo.
C’était à la faveur d’une conférence publique tenue le mardi 3 juin 2025 au ministère des Affaires étrangères à Cotonou.
Sur les coûts des infrastructures au Bénin, Jacques Ayadji règle ses comptes avec le parti dirigé par Yayi Boni. « Un km d’autoroute à plus de 6 milliards de FCFA au Bénin…c’est la route du ciel ? », a posté mardi 3 juin 2025 Guy Mitokpè sur sa nouvelle page Facebook.
Ce post du secrétaire national à la communication de ‘‘Les Démocrates’’ n’est pas resté sans réponse. Au détour d’une conférence publique tenue le mardi 3 juin 2025 au ministère des Affaires étrangères à Cotonou, le ministre conseiller Jacques Ayadji a répondu aux écrits de l’acteur politique de l’opposition.
« Ce n’est pas Guy qui va parler d’infrastructure », a répliqué Jacques Ayadji. Bien qu’il « réclame un débat contradictoire » avec les membres du Parti ‘‘Les Démocrates’’, le ministre conseiller aux infrastructures et au cadre de vie dit qu’il ne compte pas faire l’exercice de la joute oratoire avec Guy Mitokpè. Parce qu’ il (Guy Mitokpè, Ndlr) ne sait pas de quoi il s’agit ». Jacques Ayadji ne voit pas le Secrétaire à la communication du parti Les Démocrates comme un challenger de taille. « Quel débat, je peux faire avec quelqu’un qui pense que le coût au kilomètre est une valeur pertinente ? » s’est-il interrogé.
Le ministre conseiller estime que, sur une même route, tous les kilomètres ne se valent pas en termes de coût, tant les contraintes techniques varient d’un tronçon à l’autre. À l’appui de son propos, il évoque la double voie Sèmè-Podji / Porto-Novo, actuellement en chantier, précisant que la section gauche, en direction de Porto-Novo, revient plus cher à l’État que la section droite en raison de ces spécificités techniques.
« Si je prends Sèmè/ Porto-Novo, sur les 10 km que nous avons, nous avons à peu près 3 kilomètres de zone marécageuse. Et sur cette zone marécageuse, il faut d’abord dégager tout ce qu’il y a comme sol de mauvaise teneur, il faut creuser 3, 4, 5,8 mètres selon le cas. Et vous avez maintenant un gros trou (…) », a étayé Jacques Ayadji. Ce gros trou a été ensuite remblayé par de « gros blocs » et du « sable lagunaire » ; tout ceci a un coût, insiste le ministre conseiller.
« Peut-être que si eux, ils viennent au pouvoir, ils vont construire une route sur le matériau qu’on est en train d’évacuer et la route ne va pas durer », a indiqué Jacques Ayadji. « Lorsqu’on fait une route aujourd’hui, on l’a fait une fois pour toute », a déclaré le ministre conseiller comme un serment technocratique lancé contre les sempiternelles réfections de routes, victime d’une dégradation précoce imputée à leur mauvaise qualité.
Quid de la construction du pont à l’entrée de Porto-Novo ?
« Vous avez prétexté de l’élévation du pont sur la route Sèmè/Porto-Novo pour nous faire cette route à près de 15 milliards le kilomètre. Franchement, vous abusez. Vous êtes de vrais prévaricateurs de nos ressources financières », a déclaré Guy Mitokpè, lundi 2 juin 2025, sur la chaîne YouTube du parti dont il est membre.
En réponse, Jacques Ayadji estime qu’il faut être un « profane » des infrastructures routières pour diviser 150 milliards FCFA par 10 (le nombre de kilomètres de route Sèmè-Podji/ Porto-Novo) afin d’affirmer que le kilomètre d’une route revient à 15 milliards FCFA.
« En réalité, l’erreur qui est faite » dans le calcul fait par le premier responsable à la communication du parti « Les Démocrates », « c’est que les deux ponts qu’on veut construire coute déjà plus 50 milliards. Et ces ponts ne sont que de longueur 402 mètres », explicite Jacque Ayadji.
Il a expliqué que la démolition des ponts routier et ferroviaire à l’entrée de Porto-Novo vise à permettre la construction d’un nouveau pont « plus haut » sous lequel les bateaux peuvent passer en vue du trafic entre le Nigéria et le Bénin. « Or la démolition d’un pont coûte des milliards » a ajouté le ministre conseiller spécialiste en construction d’infrastructure routière.
Jacques Ayadji s’est aussi fait le porte-voix des citoyens. « Je suis désespérément à la recherche de contradicteurs, mais je n’en trouve pas. Je souhaite vraiment en avoir parce que le peuple en a besoin », pense savoir le ministre conseiller.