La ville de Laâyoune a abrité, le vendredi 20 juin 2025, les travaux du Forum parlementaire sur la coopération économique entre le Maroc et le Parlement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). L’événement s’est tenu en présence de hauts responsables, de parlementaires africains et d’acteurs économiques des deux régions.
Organisé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, le Forum parlementaire sur la coopération économique entre le Maroc et le Parlement de la CEMAC a été l’occasion pour Jean Daniel OVAGA, Vice-Président de l’ordre National des médecins du Congo et Président de l’UNOC ( Union Nationale des opérateurs économiques du patronat congolais).
Cette rencontre a été l’occasion de souligner l’importance de franchir une nouvelle étape pour tirer pleinement parti des opportunités réelles offertes par l’intégration régionale en matière de développement économique, en phase avec les aspirations des acteurs et des populations du continent africain.
Les participants ont également salué l’initiative importante de la création de ce Forum parlementaire de coopération économique, le qualifiant de plateforme innovante pour renforcer l’intégration parlementaire africaine, soutenir les efforts des gouvernements dans les domaines du développement, de l’intégration régionale et de la promotion de l’économie continentale, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Ci-dessous, l’intégralité du discours du Médecin Directeur Général de la Clinique Médicale Securex
Allocution de circonstance du Président de l’UNOC à l’occasion du Forum parlementaire sur la coopération économique Maroc – CEMAC, Rabat, le 20 juin 2025
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Roi du Maroc ;QUE DIEU L ASSISTE
Monsieur le Président de la Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc ;
Monsieur le Président du Parlement de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du secteur privé marocain ; Mesdames et Messieurs les Représentants des Patronats de la CEMAC ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.
Je voudrais à l’entame de mon propos, saluer la tenue de ce Forum d’exception, et remercier les autorités du Royaume du Maroc pour leur hospitalité fraternelle ainsi que la qualité de l’organisation.
Cette rencontre parlementaire, à forte dimension économique, marque un tournant dans la construction d’un espace de coopération structurée entre le Maroc et les États membres de la CEMAC. Elle consacre le rôle stratégique du secteur privé dans la mise en œuvre d’une diplomatie économique sud-sud ambitieuse, réaliste et porteuse de prospérité partagée; fondement de la renaissance africaine
En effet, en marge des travaux du tout premier sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission Climat et du fonds bleu pour le bassin du Congo, en 2018 à Brazzaville, sa Majesté le Roi Mohamed VI et le Président Denis SASSOU NGUESSO avaient présidé la cérémonie de signature de plusieurs accords de coopération bilatérale dans divers domaines.
Récemment, en août 2024, le Maroc et le Congo ont signé à Rabat, un mémorandum d’entente pour renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de l’environnement et du développement durable.
Dans cette dynamique, l’Union Nationale des Opérateurs Économiques du Congo (UNOC) organisation patronale représentative des PME, PMI et TPMEA congolaises, avec plus de 1300 entreprises adhérentes réparties dans 22 fédérations sectorielles, et un objectif quinquennal de créer 200 000 emplois directs et indirects au Congo, a signé plusieurs conventions de partenariat avec :
Le 11 mars 2022 la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca-Settat ;
Le 28 mars 2022 la Chambre de commerce de Rabat-Salé-Kénitra ;
Le 20 mars 2022 le Groupe SOS Nouvelle Dynamique Durable;
Le 22mars 2022 l’ASMEX association marocaine des exportateurs ;
Et plus récemment, le partenariat avec la fondation SAID, dans le cadre de notre club d’affaires Congo-Maroc en projection.
Ces accords visent à créer des passerelles concrètes dans les domaines de la formation entrepreneuriale, de l’investissement industriel, de l’agroalimentaire, du commerce, et du mixte énergétique
Ainsi, notre participation à ce Forum s’inscrit dans la continuité d’une coopération concrète et croissante entre l’UNOC et plusieurs institutions et entreprises marocaines.
Monsieur le Président ;
Mesdames et messieurs ;
Distingués invités.
La République du Congo d’une part, présente aujourd’hui un potentiel d’investissement considérable :
Une population jeune, dynamique, éduquée ;
12 millions d’hectares de terres cultivables, dont moins de 3% sont exploités ; des ressources naturelles diversifiées (forêts, minerais, pétrole, gaz, halieutique) ;
Un accès stratégique au marché sous régional grâce au port autonome de Pointe-Noire, porte d’entrée de la CEMAC et de la CEEAC ;
Et une vision politique affirmée, matérialisée par le Plan National de Développement 2022-2026, qui ambitionne une croissance inclusive, équitable et résiliente.
À cela s’ajoute un cadre incitatif à l’investissement (la charte d’investissement, la convention d’établissement, …), qui fait du Congo un partenaire stratégique pour tout investisseur soucieux d’impact et de durabilité.
Le Maroc d’autre part, rassure avec un taux de croissance annuel moyen qu’affiche certains secteurs :
6,8% pour les services de recherche, développement et services rendus aux entreprises ;
5,9% pour le secteur d’hébergement et de la restauration ; 5,5% pour la pêche et l’agriculture ;
4,9% pour les activités de production et de distribution d’électricité, de gaz ;
4,9% pour les activités financières et d’assurance ;
4,5% pour le secteur agricole et 4,3% pour le secteur industriel manufacturier.
Malheureusement, malgré les avantages supra-mentionnés, les échanges commerciaux entre le Maroc et les États membres de la CEMAC en général, le Congo en particulier, reste faible.
D’après la valeur de la structure du commerce entre le Maroc et l’Afrique, l’Afrique centrale occupe la troisième destination derrière l’Afrique de l’Ouest et du Nord. De même, d’après la valeur des importations du Maroc en provenance des différents régions d’Afrique, l’Afrique centrale occupe la quatrième place derrière l’Afrique du Nord, australe et de l’Ouest.
Ces données peu satisfaisantes ne cadrent avec la vision clairvoyante de sa Majesté le Roi Mohamed VI, d’établir un partenariat mutuellement bénéfique pour le Maroc et ses partenaires en Afrique Centrale.
Or, dans un monde en mutation rapide, nous avons l’obligation morale et stratégique de consolider nos complémentarités. Le Maroc peut dorénavant compter sur l’UNOC pour bâtir, aux côtés des institutions et de ses entreprises, un pont solide vers l’Afrique centrale en général et le Congo en particulier. Un pont d’opportunités, de valeurs partagées, et d’ambitions communes.
La coopération Sud-Sud souhaitée peut s’avérer décisive dans grand nombre de domaines prioritaires et peut prendre de multiples formes. Elle pourra ainsi être un levier pour la transformation économique de l’Afrique.
Mais, cela se fera bien entendu à condition que le Maroc et les Etats de la CEMAC se dotent d’une stratégie à long terme afin de pouvoir réellement bénéficier des opportunités qui se présentent.
Monsieur le Président ;
Mesdames et messieurs ;
Distingués invités.
Dans la perspective de bâtir un axe économique Maroc – Etats de la CEMAC, l’UNOC formule les propositions suivantes :
Renforcer la diplomatie économique entre les patronats de la CEMAC et la CGEM, avec des mécanismes de veille et d’intelligence économique partagés ;
Créer un fonds bilatéral d’investissement public-privé Maroc – CEMAC, orienté vers les projets industriels à forte valeur ajoutée ;
Structurer un programme régional d’incubation et de formation entrepreneuriale, co-porté par nos universités, centres de recherche et chambres de commerce ;
Faciliter la mobilité des hommes d’affaires, des compétences et des produits, notamment via la simplification des procédures douanières, bancaires et administratives.
Mettre en place une chambre patronale d’arbitrage et de contentieux
Monsieur le Président ; Mesdames et messieurs ; Distingués invités.
Je vous réitère l’engagement indéfectible de l’UNOC au service de cette coopération porteuse d’avenir.
Mesdames et monsieur
Distingués invités
Ayant dit cela, demain se conçoit aujourd’hui et cet aujourd’hui a son mérite hier. La question c’est sommes-nous prêts ?
D’ici à l’an 2050, la démographie africaine sera à deux milliards cinq cent millions (2.500.000.000) d’habitants constituée à 70% des jeunes et 60% des femmes avec une économie tenue par les PME, les PMI, les TPMA et les secteurs informels.
En lisant les signes du temps, l’irréversibilité des changements s’impose à nous, et nous pousse à trois attitudes :
Soit on se contente d’un passé conformiste qui nous rassure ;
Mais n’oublions pas que ce passé s’efface au fur et à mesure que le futur s’installe ;
Ce futur mal canalisé peut-être désastreux.
Mesdames et messieurs
De quel changement s’agit-il :
C’est de créer des chaines de valeur dans la durée le plus rapidement possible selon les règles de l’art.
Allons-nous les créer dans la division ?
Non !
Dans la compétition, c’est-à-dire les plus forts qui écrasent les plus faibles ? Non !
Ces valeurs nous les créerons par la mutualisation des atouts respectifs afin d’être à la conquête des idées novatrices :
Le financement basé sur la performance ;
La croissance partagée.
Parce que l’Afrique dispose des ressources en interne, à même de satisfaire cette croissance partagée à hauteur de 85%.
Celle-ci,aura comme fondement doctrinal la capacité de déceler les talents, de produire les champions et de reveler des licornes.
Mesdames et messieurs,
Ensemble participons ;
Ensemble coconstruisons ;
Ensemble avançons vers cette Afrique à la croisée des chemins. espoir d’un continent, pari d’une génération et point d’honneur des élites africaines dont certaines sont dans cette salle.
Mesdames et messieurs
Qu’il me soit permis de saluer la vision de sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste et la volonté de nos chefs d’Etats
Cette coconstruction nous permettra de passer des ambitions aux réalisations et comme point de chute, in fine, l’Afrique terre des opportunités.
J’ai dit et je vous remercie.
