Les pro-prostitution ont gagné en Belgique 

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Les pro-prostitution ont gagné en Belgique ! Une bonne partie de la presse belge, française et même internationale l’annonce triomphalement : les personnes que les pro-prostitution appellent « travailleurs » ou « travailleuses du sexe » pourront avoir un contrat de travail supposé leur garantir une couverture sociale en Belgique.

Cette annonce est saluée avec grandiloquence -et images sexy!- par beaucoup de journaux, notamment Libération qui n’hésite pas à affirmer que ce nouveau texte « sacralise quatre libertés fondamentales ». Les journaux précisent aussi que les « employeurs » devront même installer un bouton d’appel d’urgence dans leurs locaux.

« Une activité intrinsèquement violente »

La BBC, présente d’abord la décision belge comme une excellente nouvelle. Le média britannique choisit de donner la parole à une personne prostituée qui a dû retourner au travail immédiatement après un accouchement et se réjouit en croyant voir se profiler des congés de maternité… Mais l’article se termine tout de même par un gros bémol. Il rappelle que la réalité de la prostitution c’est, très majoritairement une affaire de traite d’êtres humains. Et que les expressions « esclavage prostitutionnel » ou « personne prostituées » employée à la place de « travail du sexe » sont plus opportunes.
« Cette loi est dangereuse parce qu’elle normalise une activité qui a toujours été intrinsèquement violente » explique à la BBC une bénévole de l’association abolitionniste Isala, qui aide les personnes « en situation de prostitution ». Elle voit dans le « bouton d’urgence » la preuve de la violence dans « ce qui peut se passer dans une chambre où le corps d’une femme est mis à la disposition d’un homme comme une marchandise. »

La légalisation de la prostitution ne résout rien

En Allemagne où la prostitution est légalisée, la violence contre les personnes prostituées n’est pas plus faible qu’ailleurs ainsi que l’ont montré plusieurs rapports. (Lire : « Un jour nous aurons honte », l’Europe s’attaque à l’esclavage prostitutionnel)

Les proxénètes Allemands lorsqu’ils se sont précipités aux frontières pour recruter des Ukrainiennes désespérées quand la guerre a éclaté montrent que le prétendu « métier » n’est pas enviable. (Lire : Ces prédateurs qui veulent profiter des Ukrainiennes)

Plusieurs rapports montrent que les personnes prostituées le sont contre leur gré, qu’il s’agisse de personnes issues de la traite d’êtres humains, ou de prostitution de mineures qui explose. (Lire : Protection de l’enfance : le système ne peut pas faire face aux proxénètes). Et beaucoup de prostituées dites libres ont subi des traumatismes et violences sexuelles avant de se prostituer.

Le bruit médiatique des pro-prostitutions…

Mais le lobby des pro-prostitutions est très puissant. En adoptant le vocable « travailleur du sexe », les médias renforcent ce lobby. Encore une fois, avec cette expression et leurs applaudissements à la loi belge, ils prennent le parti des dominants. Comme ils le faisaient en tendant le micro aux clients de prostituées principalement lors des débats précédant la loi de lutte contre le système prostitutionnel en 2016. (Lire : Prostitution : les clients crient avant d’avoir mal)

Pourtant, la France est un pays abolitionniste. Elle considère que la prostitution est une exploitation du corps des femmes. La Cour Européenne des Droits de l’Homme l’a rappelé récemment. Mais elle a été bien moins relayée par les médias que les ravis de la loi belge. (Lire : La CEDH approuve à l’unanimité la loi française abolitionniste contre le système prostitutionnel). C’est toujours la fable de la prostitution heureuse qui prospère.

« La traite des femmes, un business comme un autre » ?

Sur les réseaux sociaux, les militant.es féministes n’en finissent pas de se désoler. Sur BlueSky, Agnes Setton écrit, commentant un article du Journal Le Monde : « Au pays de Dodo la Saumure, une femme au chômage sera radiée des listes si au bout de 2 offres d’emploi elle refuse une place dans un bordel. Ben oui, c’est un métier. Et le journal “de référence” présente ça comme un progrès. » (Pour rappel, cet article de 2014 : Dodo la Saumure, à nouveau star des médias)

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