Après avoir viré la France, ce pays membre de la CEDEAO se tourne vers le Maroc pour opérationnaliser le centre de données national.
En effet, le Tchad veut s’appuyer sur l’expertise de l’opérateur télécoms marocain Inwi pour opérationnaliser le centre de données national.
La question était au cœur des discussions le jeudi 27 février lors de la visite de travail d’un représentant de la société à l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC).
Il était globalement question des opportunités de collaboration dans les TIC.
Le Tchad s’attend à bénéficier d’une expertise technique issue de cette potentielle collaboration, ainsi que de ressources financières et humaines nécessaires pour optimiser la gestion de son datacenter et développer d’autres infrastructures TIC.
« Inwi possède une expertise reconnue dans le développement et la gestion de datacenters certifiés selon les normes internationales.
Aussi, l’opérateur dispose de plusieurs datacenters au Maroc, ce qui positionne Inwi comme un leader dans le domaine du cloud et de la transformation digitale », a déclaré l’ADETIC dans un communiqué publié sur Facebook.
Le datacenter est l’une des composantes du Projet de modernisation des infrastructures de communications électroniques (PMICE) lancé en juillet 2020.
L’infrastructure, ayant une superficie de 500 m² et étant répartie sur quatre niveaux, a été conçue pour répondre aux besoins de stockage, de gestion et de traitement des données numériques du pays.
En janvier dernier, Boukar Michel, ministre des Communications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’administration, a révélé que l’installation est en phase avancée de réalisation.
Une fois mis en service, le centre de données peut contribuer à renforcer l’infrastructure numérique nationale du Tchad.
En 2024, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) a attribué au pays un score de 0,1195 sur 1 à l’indice de l’infrastructure télécoms qui fait partie de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI).
Pour ce dernier indicateur, le Tchad affiche un score de 0,1785 sur 1, se positionnant à la 187e place mondiale sur 193 et à la 50e en Afrique. Son score est en dessous des moyennes en Afrique centrale (0,3354), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
Il convient toutefois de rappeler que les discussions entre l’ADETIC et Inwi n’en sont qu’à leurs débuts.
Aucun accord n’a été signé ni même officiellement annoncé concernant l’opérationnalisation du datacenter national.
Il faudra donc attendre l’évolution des négociations pour mesurer l’issue de ce projet et ses implications sur l’écosystème numérique national du Tchad.
Mais une chose est sûre, après le départ de la France, ce pays membre de la CEDEAO qui se tourne vers le Maroc est la preuve qu’il est important d’aller chercher l’expertise partout où le besoin se fait ressentir.
